Passer aux hauts débits : ce que cela change

"L’analyse des pratiques des abonnés haut débit montre qu’il est vain de chercher la killer application, l’application motrice dont le développement déterminerait celui des hauts débits  : en ligne, les utilisateurs du haut débit font pour l’essentiel les mêmes choses que les autres, mais plus souvent et plus longtemps. En revanche, toutes les catégories d’usages ne croissent pas exactement de la même manière.
(…) L’enquête Pew Internet Project (PIP) le confirme : ce sont les activités de communication, d’échange et de « communautés » qui gagnent le plus lors du passage au haut débit, quand bien même celles-ci ne nécessiteraient pas toutes un très haut débit pour fonctionner correctement.
Conséquence : les internautes à haut débit considèrent que l’internet renforce leur relation avec leurs amis (76 % contre 68  % pour l’ensemble des internautes) ou avec leur famille (71 % contre 58  %).
Le PIP observe également un autre phénomène très distinctif : les abonnés haut débit sont de forts producteurs et distributeurs d’information sur le réseau. 59 % d’entre eux utilisent l’internet pour créer des pages, poster de l’information sur l’internet, ou mettre des fichiers en partage sur un réseau pair à pair : c’est deux fois plus que les autres internautes, et quand on s’intéresse aux pratiques quotidiennes, l’écart est de 1 à 5.
Le fait d’avoir une pratique active de production et d’échange est-il une cause ou une conséquence de la connexion à large bande  ? Selon des analyses menées par le PIP, les deux aspects se conjuguent  : les abonnés haut débit ont une forte propension à utiliser l’internet de manière active, mais la fluidité de la connexion incite de nouveaux utilisateurs à s’approprier plus profondément ces modes d’échange et d’expression, et les outils associés.
L’analyse des expérimentations d’usage des hauts débits menée par Benoît Lelong et Valérie Baudoin pour France Télécom R&D confirme ces conclusions pour la France : le câble et l’ADSL « contribuent à une transformation de l’internaute qui devient moins passif et spectateur, et de plus en plus acteur et autonome dans sa pratique du réseau. »"
Extrait de Daniel Kaplan (dir.), Hauts Débits, collection Questions numériques, LGDJ, 2003, 352 p., 32 euros.
Plus d’information : http://fing.org/acsel/hautsdebits/
Le livre est disponible dans toutes les librairies : http://fing.org/acsel/hautsdebits/index.php?rubrique=commande

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