Un an après sa mise en place, la possibilité d’utiliser une carte à puce ou une application pour smartphone plutôt que des carnets de tickets de restaurant papier fait son premier bilan nous explique Europe 1. Il est plus que mitigé. A peine plus de 3 % des titres-restaurant en circulation sont dématérialisés, alors que quelques 3,5 millions de salariés les utilisent. Mais plus qu’un exemple de la difficulté de la France à se dématérialiser, comme le suggère Patrick Arnoux dans le Nouvel économiste, la dématérialisation butte sur les usages. Malgré ses avantages et son efficacité (plus pour les livres de comptes des commerçants que pour les utilisateurs ou les sociétés qui les émettent – qui font des bénéfices dans le temps du remboursement), la version numérique des titres restaurants limite les braconnages et détournements.
“Si les consommateurs rechignent à utiliser la version dématérialisée du titre-restaurant, c’est surtout parce qu’elle offre bien moins de
liberté que la version papier. Certains s’en servaient pour se payer un
bon restaurant le dimanche alors que c’est interdit, d’autres
l’utilisaient pour payer des petits services, pour le donner à leurs
proches ou encore pour faire des courses pas vraiment alimentaires.”
Plutôt que d’aménager le système électronique, d’ouvrir la palette des usages et des détournements, la dématérialisation envisage de passer en force en la rendant obligatoire d’ici 2 à 3 ans.
Un exemple qui illustre bien à mon sens les critiques qui se concentrent sur le numérique, qui n’est pas tant une libération qu’un contrôle limitant toujours plus les options plutôt que de les élargir. Autre constat : le numérique semble permettre également de rendre les choses d’autant plus obligatoires qu’elles ne sont pas appréciées, partagées ou plébiscitées – mais ça c’est peut-être une autre histoire ;-).
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