Si le ciblage publicitaire grâce aux Big Data peut savoir qu’une adolescente est enceinte avant que son père ne le sache, les entreprises du capital-risque pourraient-elles être en mesure d’identifier des entrepreneurs d’exception avant qu’ils ne lancent leur entreprise ? A l’heure où l’investissement ne cesse d’évoluer, avec une plus forte concurrence au stade le plus précoce, peut-on imaginer prédire encore plus tôt quand investir dans une société ou dans des entrepreneurs ?, questionne Erin Griffith pour Fortune. C’est ce qu’a essayer de savoir Bloomberg Beta, la filière investissement à risque de Bloomberg en association avec Mattermark, un spécialiste de l’analyse sur l’investissement, les startups et leurs employés. Mattermark a dressé le graphe relationnel de 1,5 millions de personnes connectées à un ou deux degrés de séparation de fondateurs de startups et qui n’ont pas encore lancé de startup. En analysant sur 9 mois les critères de ceux qui ont lancé une startup durant cette période, Mattermark a listé les prédicateurs les plus puissants qui conduisent à démarrer une entreprise : son niveau scolaire, les entreprises où elles sont passé, leur niveau d’ancienneté, leur âge, leur situation géographique.
Le résultat nous apprend que 40 % des gens qui lancent leur entreprise ont dépassé la quarantaine, que plus de la moitié ont travaillé dans une startup qui a levé de l’argent, mais les 2/3 n’étaient pas à des postes de direction. Les consultants en management sont deux fois plus susceptibles de créer des entreprises que les autres (notamment que les ingénieurs). Il n’y a pas de corrélation entre le temps passé à un même poste et le lancement d’une entreprise réussie. Bloomberg Beta a finalisé une liste de 350 entrepreneurs potentiels et les a invité à des soirées à New York et San Francisco.
Roy Bahat, qui dirige Bloomberg Beta, a été très satisfait de la diversité du groupe réunit… Pour lui, c’est un indice que les données ne discriminent pas les gens sur des critères faciles.
L’Atelier.net qui relayait également cette information rappelait que celle-ci confirmait l’engouement actuel pour l’entrepreneuriat, comme le montre le succès du Mooc lancé par le prestigieux incubateur américain, YCombinator, en partenariat avec l’université de Stanford. A croire que nous pourrons bientôt repérer les futurs entrepreneurs dans les profils des inscrits, avant même qu’ils ne passent leurs diplômes… A moins que certains utilisent des critères similaires pour recruter les étudiants ?
Pourrons-nous un jour détecter l’entrepreneuriat dès le plus jeune âge, comme certains l’ont imaginé sur la détection des troubles de conduites des enfants de moins de 3 ans ? Pourra-t-on prévenir le développement de l’entrepreneuriat comme certains imaginaient prévenir la délinquance ? ;-)
Laisser un commentaire