Dans une tribune au HuffingtonPost, Benoît Thieulin, président du Conseil national du numérique, dénonce les possibilités de blocages des sites proposé par le projet de loi antiterroriste. Ces mesures “techniquement inefficaces, inadaptées et dangereuses du point de vue des libertés” laissent entendre qu’internet serait une zone de non-droit. Pour rompre avec ce cercle vicieux, il faut penser les mécanismes de sanction et de vigilance différemment. Il faut rapprocher l’appareil répressif de l’espace où ont lieu ces comportements via des méthodes de régulation transparentes, ouvertes et claires. “Donnons les moyens à la communauté de veiller sur elle-même, en premier recours, en faisant le pari de la pédagogie et de sanctions proportionnées et adaptées." Et Benoït Thieulin de souligner, comme le faisaient récemment Kate Crawford et Tarleton Gillespie, qu’il faut s’appuyer sur la régulation communautaire pour proposer de nouveaux mécanismes de régulation sociale propre aux enjeux du web.Il faut s’inspirer des pratiques de Wikipédia pour les étendre aux contenus des grandes plateformes et mettre en place des sanctions proportionnées et graduées en utilisant le capital social des individus comme levier.
La liberté d’expression a trouvé en ligne une seconde jeunesse. Au lieu de la juguler brutalement, il est préférable d’inventer de nouveaux mécanismes de régulation communautaire, qui reposent sur l’intelligence collective, respectent l’esprit et la culture du web, et favorisent la pédagogie à la sanction.
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