“Le travail n’a jamais été aussi hégémonique” – Libération

A l’heure du sous-emploi permanent, le revenu universel gagne des partisans, estime Libé qui consacre un dossier au sujet. Le revenu d’existence est-il une réponse à la persistance du chômage de masse ? Un moyen d’éliminer la grande pauvreté ? Ou un moyen de réinventer la société ? 

Une analyse à lire en parallèle de l’interview que le journal consacre à la sociologue Danièle Linhart, qui publie La Comédie humaine du travail, qui souligne, qu’alors que l’emploi disparaît, que la relation au travail n’est plus seulement économique ou sociale : elle devient psychologique ! 

“Notre société capitaliste marchandise une grande partie des activités.
Les rôles sociaux non professionnels sont vidés de leur substance ; les
activités non rémunérées, telles que le bénévolat, l’amateurisme, les
tâches domestiques, sont dépréciées. Par ailleurs, depuis une vingtaine
d’années, le management évolue vers une personnalisation de l’enjeu
professionnel. Chacun doit montrer son potentiel, réaliser ses
aspirations narcissiques, grandir grâce à son travail. La relation au
travail devient profondément affective.”

Gianpiero Petriglieri professeur de comportement organisationnel à l’Insead, explique dans un article pour la Harvard Business Revue sur le surménage, que si nous nous complaisons dans le surménage, c’est parce que si les organisations sont devenues moins importantes, le travail l’est devenu plus. Les gens se définissent plus par leur talent et leurs capacités que par l’organisation à laquelle ils appartiennent. Or, l’engagement qui mène au surmenage et au burn out, n’est plus la conséquence de notre loyauté à une organisation. Le travail devient passion, obsession,… Cette relation plus intime avec le travail le rend à la fois plus gratifiant et plus exposif. Là où autrefois seuls les artistes vivaient de cette façon, désormais nous sommes de plus en plus nombreux à avoir cette autre relation au travail. Pour lui, “le surmenage ne se défini par par la quantité de temps qu’occupe notre journée de travail, mais par la quantité de nous-mêmes attachés à lui.”

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