La consommation collaborative est morte – FastCompany

Il y a 5 ans, Rachel Botsman, l’auteure du livre sur La montée de la consommation collaborative, nous expliquait qu’une perceuse était utilisée en moyenne 10 à 15 minutes et que la louer était un usage qui allait se développer, rappelle Sarah Kessler pour FastCompany. Et tout le monde s’est emballé à l’idée de louer sa perceuse sur des plateformes dédiées. Mais voilà, explique la journaliste, malgré la profusion de plateformes, si certaines plateformes de partage de maison ou de voiture (Airbnb ou Uber) sont devenues des géants, les plateformes de prêt d’objet en particulier n’ont pas vraiment décollé.

“Au lieu de plateformes pour inspirer l’interaction humaine et créer moins de déchets (…), l’économie du partage a grandi pour inclure une ménagerie de sociétés ayant bien peu de choses en commun” (voir notre dossier : Qu’est-ce que l’économie du partage partage ?). Nombre de startups de partage d’objets entre particulier ont fermé. “Et personne ne semblait se poser la question de savoir comment une
idée que tout le monde aimait tant, une idée qui faisait tellement de
sens sur le plan pratique et social, a pu être ainsi transformée par le capitalisme le plus radical tel qu’il est aujourd’hui” – et à la fois vidée de son sens et surtout de sa substance. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Certaines plateformes avaient plus de gens qui voulaient louer des objets que de gens qui voulaient les emprunter. Certaines niches d’objets marchaient bien quand d’autres étaient délaissés. Le si caractéristique exemple de la perceuse faisait long feu. Les premières perceuses coutent une trentaine d’euros à l’achat et vous pouvez êtes livré dans l’heure quand la location vous coute 12 à 15 euros pour la journée et nécessite de vous déplacer pour aller la chercher et la rendre… L’avantage pour les primo-utilisateurs de ces plateformes n’était pas évident, d’autant que ceux qui les utilisaient appartenaient plutôt des gens de la classe moyenne supérieure à l’aise avec la technologie. Beaucoup des startups du secteur se sont déplacés vers des services plus professionnels : Parking Panda qui proposait de louer des places de parking entre particulier le fait désormais pour les professionnels, Rent the Runaway qui permettait aux gens d’échanger leurs vêtements de style les loue désormais depuis un entrepôt…

Certains y croient encore, à l’image de MyNeighbor, qui vient de lancer sa plateforme en pilote à Seattle, en cherchant à ancrer les échanges à un niveau plus microlocal que global ; des communautés de Nextdoor (voir notre article) ; ou de NeighBorrow dont le fondateur achète et envoie aux utilisateurs les outils de moins de 250$ qu’ils cherchent en les enjoignant de les louer ensuite sur la plateforme.

L’idée de la consommation collaborative séduit toujours, mais sa réalisation effective est bien plus difficile…

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