Thomas Piketty : « Repenser le code du capital »

L’économiste Thomas Piketty (blog), dans une tribune pour Le Monde, regrette que la réforme du Code du travail ne s’accompagne pas d’une évolution de la gouvernance des entreprises. La réforme du Code du travail du gouvernement augmente le pouvoir des employeurs sans réelles contreparties. Elle porte une vision conflictuelle et hiérarchique du monde du travail et ne propose aucune avancée vers la démocratisation du pouvoir dans l’entreprise. Or, contrairement à la France, depuis les années 50, l’Allemagne ou la Suède notamment, ont renforcé la codétermination, c’est-à-dire, la participation des salariés aux décisions, notamment en augmentant le nombre de sièges attribués aux salariés dans les Conseils d’administration des entreprises.

Piketty pointe notamment vers les travaux des juristes Ewan McGaughey (@ewanmcg), de Isabelle Ferreras (qui publie prochainement Entreprises comme entités politiques) et Julia Cagé qui réfléchissent à des modalités pour faire entrer les salariés dans la gouvernance des entreprises. Il y a effectivement là un chantier à ouvrir qui permettrait certainement d’aller au-delà des Coopératives et des entreprises libérées.

MAJ : Sur France Inter, l’économiste Daniel Cohen souligne que d’autres contre-parties à la loi travail auraient pu être demandées avec le plafonnement des indemnités prud’hommales, comme une suppression des CDD. Quand on combat une mesure, l’important, décidément, n’est pas tant de la combattre, que d’imaginer des contreparties !

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