Category: Débats 1410 résultats

Les tendances de l’internet

Le Centre pour le futur numérique de l’université de Californie du Sud vient de publier un rapport intitulé « Surveying the Digital Future, Ten Years, Ten Trends ». Il met en évidence, sur les 10 années d’internet grand public que nous avons connu, l’évolution des habitudes de consommation des ressources en ligne (…)

Le monde en 2020 ?

Le quotidien britannique The Guardian propose un numéro spécial sur le monde en 2020. On signalera notamment quelques articles particulièrement intéressants, comme celui consacré à la surveillance (http://www.guardian.co.uk/2020/story/0,15047,1309424,00.html), au travail (http://www.guardian.co.uk/2020/story/0,15047,1309497,00.html), à la connexion sans fil permanente (http://www.guardian.co.uk/2020/story/0,15047,1304265,00.html). Le numéro spécial du Guardian : http://www.guardian.co.uk/2020/0,15047,1299021,00.html Pour prendre un peu de recul, (…)

Toujours 100 innovateurs de plus

Pour la quatrième fois, la Technology Review du MIT (Massachusetts Institute of Technology) présente 100 innovateurs de moins de 35 ans dont les idées et le travail risquent de « changer le monde ». Les lauréats (enregistrement obligatoire) : http://www.technologyreview.com/articles/04/10/tr100_1004.asp Les 100 chercheurs distingués : http://www.technologyreview.com/articles/04/10/tr100index1004.asp Parmis ceux-ci signalons par exemple : Robert Drost de (…)

L’Open Source comme « nouveau paradigme » informatique

Dans un long article suivi de non moins longs commentaires, Tim O’Reilly, éditeur à succès et l’un des principaux gourous des technologies internet, fait référence à l’épistémologiste Thomas Kuhn pour décrire l’Open Source (logiciel libre) comme un « nouveau paradigme » de l’informatique – autrement dit, une rupture radicale dans les concepts, (…)

La France malade de ses TIC ?

Selon un rapport de l’Idate et de Rexecode rédigé pour la DiGiTIP (Direction générale de l’industrie, des technologies de l’information et des postes), la part de la France dans l’économie mondiale des technologies de l’information et de la communication n’a cessé de régresser au cours des dernières années. L’effet de (…)

Vient de paraître : Tous Cybercriminels par Olivier Iteanu

Olivier Iteanu, avocat spécialisé dans les TIC et l’internet, président d’honneur de l’Internet Society France, publie Tous Cybercriminels : la fin d’internet ?, un ouvrage où il est notamment question de cybersurveillance, virus, spams, images pédophiles, musiques piratées, accès frauduleux, attaques informationnelles, usurpation d’identité sur les réseaux… Conviction de l’auteur : la loi (…)

Le bond d’après 2005

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, Michel Cartier est professeur au Département des communications de l’Université du Québec à Montréal où il dirige le Laboratoire de télématique et poursuit des recherches sur le e-learning. Ce spécialiste des TIC interroge toujours, avec un rare acharnement, leur impact sur la société et leur avenir. « Nous avons connu un important bond économique en 1995 qui, à cause de l’absence d’analyses pertinentes, a mal tourné. Le bond de 2005 se prépare, comprenons-nous bien les tendances lourdes qui nous poussent vers le futur ? »

Des modèles sans repères

L’atout des NAN (Neighborhood Area Networks ou réseaux de voisinage sans fil), n’est pas que technique, comme nous l’expliquent Cyril Fiévet et Jean-Michel Cornu dans notre dossier de cette semaine. La promesse des réseaux Mesh et ad hoc ne consiste pas seulement à diminuer les coûts d’infrastructure ou à faciliter la mise en réseau, sans fil et sans couture. Il réside plutôt dans la manière dont ces réseaux contribuent à restructurer les échanges sur un modèle distribué plutôt que centralisé.

Sacrée gageure pour une technologie que de proposer un modèle d’échange qui soit aussi éloigné, voire opposé au modèle dominant, qui ne soit pas pyramidal, qui ne s’organise autour d’aucun repère – ou plutôt, autour de tellement de repères qu’aucun n’apparaît plus remarquable qu’un autre. La décentralisation à l’extrême que promettent les réseaux de voisinage annonce non seulement de nouvelles plates-formes techniques et applicatives, mais plus encore de nouvelles plates-formes d’usages où chacun est un point d’accès, un maillon de la grille, un élément du réseau.

Bien sûr, les technologies ne changent pas le monde. Ce n’est pas demain que disparaîtront les réseaux et projets centralisés. Ceux-ci peuvent avoir de nombreuses raisons d’être, pour autant qu’ils soient vraiment adaptés aux buts et aux intérêts qu’ils servent. D’ailleurs, en attendant qu’on s’acclimate à ces nouveaux modes d’organisation, les projets centralisés sont bien rassurants. Ils épousent nos modes de pensées, la façon dont nous structurons la plupart de nos rapports aux autres et aux choses. Ils épousent notre mode d’organisation cognitif qui nous pousse à catégoriser, ranger, arborer. Ils ne demandent ni effort de participation, ni effort d’imagination pour se les approprier. Ils s’utilisent, souvent bien d’ailleurs.

Les technologies distribuées, les usages fédérés, les applications décentralisées sont encore loin de s’utiliser avec autant de facilité. Ils nécessitent bien souvent de sortir des sentiers battus, de faire des efforts pour penser les choses « autrement » : il n’y a plus de point d’eau, de service unique autour duquel tout le monde vient s’abreuver. Bien sûr, ils nous interrogent avec force sur les systèmes d’identification et de gestion de droits car ils nécessitent de gérer une très large gamme d’autorisation et d’interdiction. Ils requièrent de faire une place aux différences, aux individualités, aux passerelles. Ils nous obligent à prendre en compte l’altérité et à nous adapter. Et puis surtout, ils permettent à chacun de donner de la voix. Ca n’organise pas pour autant le débat, mais ça permet peut-être d’entendre tout le monde.

Hubert Guillaud